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BENJAMIN FRANKLIN

Scientifique et homme politique américain

17 janvier 1706 à Boston (États-Unis) - 17 avril 1790 à Philadelphie (États-Unis)

Benjamin Franklin fut tout d'abord imprimeur à Philadelphie, puis rédacteur en chef de son journal, l'Almanach, et pamphlétaire.
Ayant acquis une certaine aisance financière, il commença à s'intéresser à la science expérimentale.

Il aborda d'abord les phénomènes de la chaleur et de l'électricité, et s'engagea dans une recherche qui devait lui apporter une renommée internationale. Partant d'une série d'expériences qu'il réalisa, il réussit à bâtir une théorie physique qui donnait une explication au phénomène de la foudre. Il fut le premier à parler d'électricité positive et négative. À partir de ces expérimentations, il conçut le paratonnerre, invention qui captiva l'imagination populaire comme celle du monde scientifique. Les études scientifiques de Benjamin Franklin furent d'une grande diversité : les tremblements de terre, les éclipses, les foyers, les horloges, les climats...

Au plan politique, il prit peu à peu place parmi les citoyens qui comptaient le plus à Philadelphie, puis en Pennsylvanie et devint le porte-parole semi-officiel de l'Amérique septentrionale. Sa campagne contre la Loi du Timbre fut efficace et, en 1776, il était l'Américain le plus connu et le plus respecté du Nouveau Monde. Il se trouva dans la position de doyen des hommes d'État au sein du Congrès, prêt à se donner à la cause de l'Indépendance et à rédiger un projet de confédération et d'union perpétuelle entre les treize nouveaux États. En décembre 1776, ayant à faire face à une guerre qui s'annonçait longue et coûteuse, le Congrès l'envoya en France en qualité de commissaire des États-Unis, avec mission de solliciter un appui. Benjamin y séjourna neuf ans, jusqu'en juillet 1785. Associé étranger de l'Académie des sciences depuis 1772, il participa à la vie scientifique française.

Benjamin Franklin était Membre de la Royal Society of London (1756). Il en avait reçu la médaille Copley en 1753, 'On account of his curious Experiments and Observations on Electricity'. Retourné à Philadelphie en 1785, il mourut en 1790. Son éloge fut prononcé devant l'Académie royale des sciences par Nicolas Condorcet le 13 novembre 1790. Lors du 250e anniversaire de sa naissance, Armand de Gramont, Président de l'Académie prononça un discours intitulé "Benjamin Franklin physicien".

Le 13 mai 1752, sont lues devant l'Académie les "Expériences et observations sur le tonnerre, relatives à celles de Philadelphie" par Thomas François d'Alibard (ou Dalibard) qui avait traduit les "Opinions et conjectures concernant les propriétés et effets de l'électricité provenant d'expériences faites à Philadelphie" de Benjamin Franklin et avait reproduit avec succès ses expériences. Cette présentation, dont la conclusion était que "Il résulte de toutes les observations et expériences rapportées dans ce mémoire et surtout de la dernière expérience faite à Marly-la-Ville que la matière du tonnerre est incontestablement la même que celle de l'électricité. L'idée qu'en a eue M. Franklin cesse d'être une conjecture. Là voilà devenue une réalité et j'ose croire que plus on approfondira tout ce qu'il a publié sur l'électricité, plus on reconnaîtra combien la physique lui est redevable pour cette partie". Ceci fut le point de départ de vives discussions au sein de l'Académie, en particulier de la part de l'abbé Nollet.

Benjamin Franklin arriva à Paris en décembre 1776, et il assista dès le 15 janvier 1777 à une séance de l'Académie royale des sciences. Il y noua des relations avec des Académiciens, et particulièrement avec Antoine Lavoisier avec lequel il se lia d'amitié. Les Oeuvres de Lavoisier gardent la trace de son intérêt pour les travaux de Franklin. Les archives de l'Académie gardent le brouillon d'une lettre écrite par Lavoisier à Franklin le 2 février 1790 dans laquelle il lui décrit l'état politique de la France. C'est à l'Académie royale des sciences le 29 avril 1778 qu'eut lieu la rencontre de Benjamin Franklin avec Voltaire, comme le rapporta Nicolas Condorcet, alors Secrétaire perpétuel. Franklin s'intéressa aussi aux essais de montgolfières (lettre de Franklin à sir Joseph Banks du 27 juillet 1783 : "PS Le docteur Blagden vous informera de l'ascension d'un vaste ballon ; ici on parle beaucoup de cette expérience...") et assista à la première ascension en ballon habité le 21 novembre 1783 comme en témoigne le procès-verbal signé de plusieurs personnalités, dont Franklin et Le Roy, Membre de l’Académie royale.

Le registre des signatures et les procès verbaux attestent de la présence de Franklin à quatre séances de l'Académie (15 janvier 1777, 10 décembre 1777, 19 décembre 1781, 1er juin 1782).

Benjamin Franklin participa aux travaux de l'Académie des sciences qui conserve : - un rapport sur la manière d'armer d'un conducteur la tour et les autres parties de la cathédrale de Strasbourg (12 mai 1780) ; - un rapport sur l'armement d'un magasin à poudre par un conducteur (1784) ; - un rapport des expériences qui ont été faites pour l'examen du magnétisme animal (le 4 septembre 1784). Lavoisier a également rédigé un mémoire sur ce sujet dans lequel il précise les expériences faites chez Benjamin Franklin.

Les Procès Verbaux et les Mémoires de l'Académie des sciences - gardent la trace de la présentation que fit Benjamin Franklin d'un exemplaire des constitutions américaines, le 26 juillet 1783, et indiquent que ses travaux sont exposés en séances et cités en référence par ses contemporains : travaux concernant l'électricité et le paratonnerre ; études sur les aurores boréales (14 avril 1779) ; sur les effets de la foudre (5 août 1786) ; sur les cheminées (13 janvier 1787, 1er décembre 1787) ; sur les hygromètres (13 juin 1787) ; sur l'harmonica (5 mars 1788) ; - montrent l'activité de Franklin comme co-rapporteur sur "Les nouvelles de la république des lettres et des arts" (23 mai 1778) ; - rapportent sa proposition de désigner Rittenhouse comme Associé étranger (28 mai 1784).

Enfin, son œuvre scientifique est rappelée lors de la création par l'Académie, du prix annuel de galvanisme en 1801, attribué 'comme encouragement pour celui qui ferait faire à l'électricité et au galvanisme un pas comparable à celui que Franklin et Volta ont fait faire à ces sciences'.